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Fantastic Books

And Why We Love Them

  • Photo du rédacteurHina Cookie

Âge tendre

Clémentine Beauvais

Sarbacane

 

Comme tous les adolescents de son âge, Valentin doit effectuer une année de service civique avant d'entrer au lycée. Il a bien émis des vœux quant au champ professionnel (de préférence culture, éducation ou social) et à la région (idéalement Bourgogne-Franche-Comté, Auvergne-Rhône-Alpes ou Grand Est), mais ils n'ont pas été respectés, il se retrouve donc dans le domaine de la santé, dans les Hauts-de-France. 

L’endroit où il doit travailler s’appelle l’Unité Mnémosyne, elle accueille des patients atteints de la maladie d’Alzheimer et s'emploie à reconstituer l'époque à laquelle ils ont vécu plus jeunes afin de faire appel à leurs meilleurs souvenirs. Valentin est en bloc B, c’est à dire en immersion dans les années 60-70.


La première mission du jeune homme ? Ecrire une lettre, signée Françoise Hardy, dans laquelle il annoncera que la chanteuse ne peut hélas pas venir chanter pour les résidents. Il n’a pas le cœur de les décevoir, alors il leur promet l’inverse. Bien sûr, c’est ensuite à lui de réparer son erreur...


Ce livre, c'est son Rapport de Service Civique Obligatoire et, spoiler : il a dépassé la limite de 30 pages.


« Et en effet, Françoise Hardy n'a rien à voir avec la politique. D'ailleurs, j'ai essayé de chercher des chansons un peu politiques pour que ça colle avec le thème du jour, mais je n'ai pas trouvé. Tout est sur l'amour, le temps, la perte des choses, etc. Ainsi l'on voit que Françoise Hardy transcende le quotidien et les petits débats mesquins pour s'élever dans l'universel. »


Par où commencer ? Peut-être en disant à quel point cette lecture m'a fait du bien. C'est un roman solaire qui déborde de douceur, d’humour et de bienveillance, qui prône l’ouverture d’esprit et l’honnêteté. Il met du baume au cœur, tout simplement.


Le narrateur est tour à tour agaçant, amusant ou attendrissant, il a ce petit je-ne-sais-quoi de différent qui le rend particulièrement attachant à mes yeux. Sans lui ressembler vraiment parce qu'ils sont tous les deux vraiment uniques, quelque chose dans son analyse du monde et sa façon de tenir son journal m'a rappelé la merveilleuse petite Césarine de Marine Carteron dans Les autodafeurs.

Je ne veux pas trop en dire, mais cette année le fait grandir, il évolue grâce aux rencontres qu’il fait et change aussi, sans même s’en apercevoir, ceux qui l’entourent. Je pense que ce qui m'a plu avant tout, c'est justement cette dimension humaine. Les relations que tisse Valentin avec son entourage, qu’il s’agisse d’autres adolescents, du personnel soignant ou des pensionnaires de l’Unité Mnémosyne, ne sont jamais évidentes ou faciles, elles progressent lentement, et c’est précisément ce qui les rend cruciales.


« Peut-être que loin quelque part dans leur cerveau tout rongé, il y a mes mots qui viennent mettre des petites caresses. »


Ce qui est assez incroyable avec ce livre, c’est la douce nostalgie qu’il m’a fait éprouver pour une période que je n’ai évidemment jamais connue. La bande-son, les décors, les costumes, tout nous plonge dans les années yéyé aussi bien qu’au cinéma, alors forcément, le côté flower power, ça entraîne, on se sent doucement bercé, on est heureux.

La tendresse est partout, jusque dans la description des lieux. Notre héros qui vient du sud se retrouve dans le nord, et loin de s’en plaindre, il trouve ça beau. Les villes, les paysages, la lumière, tout semble le séduire, à tel point qu’on s’attendrait presque à le voir citer Enrico Macias pour dire que “les gens du nord ont dans le cœur le soleil qu’ils n’ont pas dehors”. Ça fait un bien fou, cette sensibilité. C’est apaisant.


Les points positifs
- Le rapport intergénérationnel
- La bienveillance et la douceur
- La bande son
 
Les points négatifs
- Un peu long à démarrer, mais ça vaut le coup de persévérer

Ma note
4,5/5 

Et on se quitte sur une chanson de Françoise Hardy, la toute première que Valentin écoute dans ce roman !


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